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La période contemporaine

 

 

Un centre frumentaire important aux XVIIème et XVIIIème siècle 

 

  • Grâce à ses multiples productions locales, aux activités artisanales et commerciales du bourg, Argences connut un développement remarquable avant la Révolution. Les 1200 à 1300 habitants étaient répartis en 2 paroisses, St Patrice, la plus ancienne et St Jean constituée autour de la chapelle des moines reconstruite en 1737. Les grandes halles à blé, comparables à celles de Dives-sur-mer, occupaient le centre du bourg. On y négociait quelque 300 sacs de blé chaque jeudi. Les petites halles à l’emplacement de la mairie actuelle, abritaient le commerce des menus grains (orge et avoine) et des produits d’élevage, (35 bouchers abattaient à Argences). Le marché se tenait à son emplacement actuel et accueillait des dizaines de marchands représentant tous les métiers (voir plan présenté au moulin de la Porte), 17 échoppes entouraient les halles. Cinq moulins écrasaient les blés et orges. Artisans et commerçants animaient le bourg. Un plan terrier réalisé pour l’abbaye de Fécamp en 1748 nous donne une bonne image de cette période. Le château de la Tourniole, le manoir du Fresne (1640) et quelques maisons en périphérie du bourg en sont les derniers témoins.

 

La révolution bouleverse la vie des Argençais

 

  • 1789, les églises Saint Patrice et Saint Jean accueillent les assemblées révolutionnaires de chaque paroisse qui rédigent les Cahiers de doléances (celui d'Argences est perdu, mais nous avons celui de Moult où est demandée l'abolition des droits féodaux, notamment sur les fours et moulins). Pas de traces de révolte populaire à Argences. Mais de nombreux dommages sont signalés au bois du Mesnil. Comme dans toutes les communes de France, les Argençais élisent leur premier maire. P.M. Gouget, curé de Saint Patrice, le 2 février 1790. Une rue porte son nom. A. P. Duval Destin lui succéda du 11 juillet 1791 au 8 décembre 1792.
  • Les biens du Clergé sont mis à la disposition de la Nation. Bois, prés, labours, bruyères, les quatre moulins banaux, le manoir du Fresne, les halles sont vendus où loués ... l'église St Jean est estimée 1000 livres et l'église St Patrice 850. L. Lesaulnier, fermier pour l'État, installe un second "tournant" au moulin de la Porte. Un arbre de la Liberté est planté place du marché, le 10 juin 1792 , 4 autres suivront, aucun ne résistera, le dernier fut installé dans le square au carrefour de la rue de la Gare et de la route de Vimont en 1989, J.F. Hamel étant maire. Il y prospère dans l'anonymat le plus absolu. Le 28 sept. 1792, les cloches sonnent pour annoncer l'abolition de la royauté. Le 17 mars 1793 L’église St Jean devient Temple de la raison, son curé R. Lesage est constitutionnel. Argences est chef lieu de canton jusqu'en 1802.
  • La conscription appelle les jeunes aux armées de la République. Le cimetière d’Argences conserve la tombe de Jacques Pierre Lechartier, (1771-1835) légionnaire, sergent de bataillon, grenadier à cheval de la Garde, qui participa à toutes les batailles napoléoniennes, de la Campagne d’Italie à Austerlitz comme en témoigne la stèle érigée sur sa tombe.

 

Le XIXème siècle fut la grande époque des moulins

  • Entre Fierville et la côte de la Ramée, la Muance actionne 17 moulins. Le site de la maison de retraite, déjà exploité au XVIIè siècle pour un moulin à papier, est équipé de trois moulins à huile de colza, très demandée pour l’éclairage. Le grand moulin à blé du Fresne, qui se dresse toujours route de Troarn, est agrandi et transformé pour cette même production.
  • A l’entrée de la rue de la Morte eau, le moulin Cailloué édifié en 1795 pour le papier, est autorisé pour le blé en 1813, il devint pressoir à pommes puis scierie en 1891 pour redevenir moulin à blé jusqu’en 1924, date à laquelle un charpentier charron, Mr Morin reprend l’activité de scierie et produit même des boites à fromages. Arrêté en 1924, sa grande roue subsista jusqu’en 1945. La construction de ce moulin perturba les débits et entraîna de nombreux procès.
  • Le moulin Cailloué : Le bâtiment existe toujours à l’entrée de la rue de la Morte Eau. Il est photographié en 1922. Sa roue était particulièrement imposante, 8 m de diamètre.
  • Ce moulin fut contesté pendant tout le XIXème siècle par les autres meuniers car il retenait l’eau de la rivière, noyant le moulin amont (le moulin de la Porte) et asséchant le moulin aval (le moulin de La Fontaine). Les lavandières lui reprochaient aussi de les placer dans une position plus qu’acrobatique pour nettoyer leur linge. Cette photo (collection L. Morin) représente les familles Morin, propriétaires du moulin et leur voisin Boulin, leur maison a été détruite. Echappée aux bombardements cette roue remarquable a disparu lors de la reconstruction. Le trou de son axe est encore visible dans le mur…

 

  • Le moulin de la Porte fut racheté en 1793 par la famille Planquette, Ozouf, Bellemare qui le développa en l’équipant de 3 roues en 1822 (bâtiment actuel). Dalgot supprima le 3è tournant en 1891. Un seul subsistait en 1910 quand il fut acheté par G. Saulnier (grand père de L. Morin fondateur de l’association des amis du moulin de la porte à Argences – AAMPA -) .En 1934, le moulin est racheté par M. Derniaux, son neveu G. Sicot, sera le dernier meunier, il le fera fonctionner pour écraser des graines fourragères jusque dans les années 1980 avec une turbine installée en rivière. La municipalité acquiert ce patrimoine unique en 1999. L’association AAMPA le gère et réussit à le remettre en route en 2002. La restauration fut financée par l’Assemblée nationale, la commune et le Crédit Agricole. La roue réalisée en chêne vert par le menuisier Ph. Pichot de Moult tourne dans le vide pour le plaisir des promeneurs. Le moulin est mis en production de farine les jours du patrimoine (3ème W.E. juin et de septembre), il écrase à nouveau du blé comme il le fit pendant un millénaire.

 

Le Moulin de la Porte

 

Argences connut sa Révolution industrielle au XIXème siècle

 

  • Le développement constant de la tuilerie du Fresne : elle fut crée en 1740 puis devint « Grande tuilerie normande » en 1871. Grâce aux frères Gourmez, sa spécialité était alors les tuiles vernissées qui décorent encore nombre de villas de la côte normande et l’ancienne gare d’Argences. En partie détruite en 1944, puis par un violent incendie en 1963, elle fut .reconstruite et modernisée. Ses productions étaient alors les tuiles, les planchers précontraints, les pots de cheminée. Elle fonctionna jusqu’en 1980.
  • La production de perles en verre soufflé, introduite par la famille Deléan installée à Argences en 1857, rue Gourmez, se faisait avec des lampes à huile puis à pétrole permettant le travail à domicile (1200 perleuses dans la région en 1908). Elle cessa en 1930.
  • La construction d’une usine à gaz de houille en 1884 avec gazomètre face à la place R. Sarre, due à M. Foucault, gendre des Deléan permit l’éclairage au gaz, des bains chauds publics et le travail des perles rue Gourmez.
  • La desserte par voie ferrée : Argences était à l’écart de la ligne Paris Cherbourg établie en 1856. La tuilerie avait des problèmes pour transporter ses productions et faire venir le charbon également nécessaire à l’usine à gaz. La demande de desserte réclamée par le conseil municipal en 1894, ne sera réalisée qu’en 1912 par une voie allant de la Tuilerie à la gare de Moult avec arrêt à la petite gare toujours existante route de Vimont.

 

  • A droite, la gare d'Argences en 1912. 
La gare d'Argences en 1912

Le XXème siècle 

Les années 20

  • La paix revenue l’économie connaît un court regain, mais les activités traditionnelles du bourg commencent un lent et inexorable déclin. La population tombe à 1100 habitants en 1939.
  • En 1921, l'usine du Fresnes entre dans la Société des Tuileries de Beauvais. Le porche subsistant près des anciens bureaux conserve cette appellation ; elle commence à fabriquer des briques creuses, la reconstruction ouvre un marché important. La chapelle du Fresne est construite en 1927 par souscription populaire. En 1928 deux jeunes mariés partant en automobile en voyage de noces sont accidentés par un convoi du chemin de fer de la tuilerie au niveau du rond point de la route de la gare et de la route nationale. Une croix en granit perpétue le souvenir de cet accident. Plus souriante est la création du foot-ball club d’Argences en 1935.

L'Occupation 

  • Juin 1940, Argences est occupée par l'armée allemande. Pendant cette période difficile, le premier problème est le ravitaillement. Les moulins retrouvent une certaine importance et ceux de la Porte et du Fresne produisent « au noir », de la bonne farine. Quelques privilégiés mangent du pain blanc grâce au blé détourné des réquisitions. La tourbe est exploitée dans les marais. Elle est conditionnée en petits cylindres et transportée par wagonnets jusqu’à l’usine. et la gare de Moult Cette société, dirigée par M. Comby, résistant appartenant à la CDLR, employait des réfractaires au STO (Service du travail obligatoire) et leur évitait ainsi de partir en Allemagne. Les écoliers étaient requis pour chasser les doryphores….
  • On ne peut évoquer la période de la guerre à Argences sans rappeler la personnalité du Docteur Paul Derrien, professionnel infatigable et dévoué pour tous, mais surtout Résistant de la première heure, actif dans plusieurs réseaux pendant toute la guerre, responsable local de multiples actions, notamment celle de cacher des réfractaires dans des fermes.
  • Arrêté sur dénonciation et torturé le 2 juin 1944 à son domicile qui s'élevait à la place du square, rue Maréchal Joffre, il fut exécuté à la prison de Caen le 6 juin ainsi que son amie, Madame Vayssier. 
  • Jusqu'au 20 juillet, sa maison abrita des éléments de la Gestapo repliés de Caen qui continuaient d'arrêter et de torturer. Les victimes furent enterrées dans des trous de bombes à St- Pierre-du-Jonquet (Monument témoin).

Le résistant, Paul DERRIEN

 

Eté 1944 : la destruction d'Argences

  • En juillet et août 1944, l'exode va débuter pour une grande partie de la population argençaise qui va fuir les combats et les bombardements comme bon nombre de civils bas-normands. Les alliés somment les populations civils de quitter les zones de combats et de bombardements. 
  • En 1944, Argences fait partie du secteur anglais. L’objectif des alliés étant de rejoindre Falaise, Argences n’est pas leur priorité militaire. Si Cagny et Caen sont libérées le 19 juillet, le lendemain, les Argençais sont contraints de quitter leur ville. Ce n’est qu’un mois plus tard, le 17 août, qu’Argences sera libérée par le premier régiment du Leicester Rifle et le 7ème Duke of Wellington. 
  • A leur retour, ils découvrent une ville détruite à 80 % par les bombardements alliés. La reconstruction prendra des années.

L'exposition ARGENCES 44

  • En 2014, la commune a souhaité répondre à l'appel du Conseil régional de Basse-Normandie pour que se créee une dynamique autour des célébrations du 70ème anniversaire du Débarquement et de la Bataille de Normandie. L'exposition ARGENCES 44 a été le fruit de cette réflexion. Inaugurée le 8 mai 2014, l'exposition s'est déclinée : 
  • Dans le centre-bourg avec 6 photographies géantes d'Argences sous l'Occupation et après sa destruction. 
  • A la bibliothèque municipale, c'est une vingtaine de photographies qui ont été exposées. 

 

  • Le 17 août 2014 et pour la première fois, Argences a fêté sa Libération. A cette occasion, une fresque représentant la Sainte-Famille, vestige des décombres de l'église Saint Jean, est restaurée et replacée dans la nouvelle église Saint Jean-Baptiste. 

 

 

 

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